• Voici les questions:
    Qui demande à Thésée de monter sur le trône ?
    Qu’est-ce que Thésée apporte pour la première fois à tous les villages ?
    Qui est l’esclave que reconnaît Thésée ?
    Où se réunit l’assemblée des sages ?
    Qu’est-ce que Thésée déclare interdit ?

    Où Thésée, devenu roi d’Athènes, invente la démocratie.

    Résumé de l'épisode précédent : Thésée a réussi à regagner Athènes. Mais il a oublié de hisser la voile blanche pour prévenir son père qu’il était bien vivant. De désespoir, son père, le roi d’Égée, s’est donné la mort.

    Dans les rues d’Athènes, la nouvelle de la mort du roi Égée se répandit en même temps que celle du retour de Thésée. Pour les Athéniens, c’était un signe : Thésée serait leur nouveau roi. Lorsque, après les funérailles de son père, le conseil des sages vint demander au jeune homme de monter sur le trône, celui-ci n’hésita pas longtemps. Il aimait cette ville et ses habitants. S’il refusait d’assumer sa place d’héritier, des guerres de clans risquaient d’éclater. Thésée voulait que le sang ne coule plus. Son aventure en Crête l’avait beaucoup mûri. Il n’y avait plus trace en lui de ce héros impétueux qui rêvait de se couvrir de gloire. C’était au contraire un homme réfléchi, presque un sage, malgré son jeune âge. Les paroles de Connidas résonnaient à ses oreilles : « Si les rois savaient écouter leur peuple, si les rois savaient traiter leurs sujets d’égal à égal, alors ils seraient de grands rois... » Thésée n’était pas aux commandes de la cité depuis bien longtemps, quand il décida de partir explorer les alentours. De nombreux villages, très peuplés, étaient dispersés autour d’Athènes. Des querelles éclataient entre eux, souvent réglées dans le sang. Thésée avait dans l’idée de leur proposer une alliance. « Ensemble, on est plus forts, dit-il à chacun d’entre eux. Nous pourrions utiliser l’énergie que nous dépensons à nous battre pour améliorer nos conditions de vie. » Il parla longuement, argumenta. Et il fut suffisamment convaincant pour rassembler pour la première fois tous les villages de la région en une seule cité. Il rentra, heureux d’avoir apporté la paix. Sur le chemin du retour, Thésée fut invité dans la maison d’un riche et puissant propriétaire. Les nobles Athéniens se disputaient tous l’honneur d’héberger le roi sous leur toit. On lui servit à boire et à manger avec tout le respect qui lui était dû. Ce noble Athénien s’adressait à lui avec gentillesse. Mais Thésée remarqua qu’il malmenait ses serviteurs. « Dépêche-toi, incapable ! », cria-t-il à celui qui remplissait la coupe de vin de Thésée. Et, comme le serviteur n’allait toujours assez vite à son goût, il accompagna ses insultes d’un violent coup de pied. Thésée, choqué, allait intervenir. C’est alors qu’il reconnut le serviteur : c’était le pêcheur qui l’avait accueilli sous son toit juste avant son arrivée à Athènes ! »Que fais-tu là ? », s’écria Thésée. Les yeux rivés au sol, le serviteur n’osait répondre. « Tu connais mon esclave ? », s’étonna le riche propriétaire. « Ton esclave ? », s’exclama Thésée. « Oui, en voilà encore un qui n’a jamais pu me rembourser ses dettes. Alors, comme c’est la règle à Athènes, j’en ai fait mon esclave. » « Tu ne pouvais pas plutôt demander à un juge de régler ce conflit entre vous ? », demanda Thésée, surpris. Le noble éclata de rire : « Un juge ? La justice, c’est moi qui la fais. » Thésée était révolté par ce qu’il apprenait. Ainsi, dans sa ville, des hommes tenaient en esclavage d’autres hommes, simplement parce qu’ils étaient trop pauvres pour rembourser l’argent qu’on leur avait prêté ! « Je connais bien cet homme, reprit Thésée. Il m’a accueilli un jour dans sa maison, comme tu m’accueilles aujourd’hui. À mes yeux, vous êtes égaux. » Vexé par cette comparaison, le noble n’osa portant rien dire. Thésée en profita pour négocier la libération du pêcheur contre une bonne somme d’argent. Thésée ne ferma pas l’oeil de la nuit. Il se souvenait du jour où, partant combattre le taureau de Marathon, il avait marché au milieu des Athéniens, entouré et protégé par eux. Il s’était promis que, s’il succédait un jour à son père, il gouvernerait pour le peuple. Le temps était venu. Non, dans sa chère ville d’Athènes, aucun citoyen ne serait esclave. Non, les riches n’y écraseraient pas les pauvres. Non, les gens ne se feraient pas justice eux-mêmes. Dès le lendemain, il convoqua l’assemblée des sages, qui n’était constituée que de nobles. C’est eux qui concentraient tous les pouvoirs. Ils siégeaient en public, mais eux seuls avaient le droit de prendre la parole. Lorsqu’il entra dans l’Agora, la vaste salle dans laquelle les décisions de la cité se prenaient, Thésée tremblait d’impatience. Il vit dans la foule les visages des Athéniens qu’il aimait. Des paysans venus vendre leurs légumes, des artisans qui avaient délaissé leurs échoppes pour assister aux débats, tout ce petit peuple qui l’avaient si bien accueilli à son arrivée. Thésée se leva et dit d’un ton solennel : « Athéniens, l’heure est venue de faire de notre cité un modèle de justice et d’égalité. Je déclare Athènes sous le régime de la liberté. Et je décrète Athènes sous le régime de la liberté. Et je décrète aujourd’hui l’abolition de l’esclavage. Nul n’a le droit désormais d’asservir un autre homme. Je déclare Athènes sous le régime de l’égalité. Riches et pauvres sont égaux devant la loi. Riches et pauvres ont le même droit de prendre la parole, ici, publiquement. Chacun est autorisé à donner son avis. À partir d’aujourd’hui, aucune décision ne sera prise à Athènes sans le consentement de tous les Athéniens. Je dis bien : tous ! » Thésée s’exprimaient d’une voix claire et puissante. Il se tut un instant. C’est alors que monta de la foule une immense clameur. Les Athéniens laissaient éclater leur joie. Le conseil des sages, quoique surpris par les paroles de Thésée, semblait pourtant prêt à le suivre. Alors Thésée poursuivit, exalté par son discours : « Et je jette ma couronne à vos pieds. Il n’y a plus de roi, ici, plus de tyran. C’est vous, le peuple, qui choisirez désormais qui vous gouverne ! » On vit alors les Athéniens s’embrasser, se serrer dans les bras. Certains pleuraient à chaudes larmes, d’autres hurlaient de joie. Puis le plus vieux sage du conseil se leva. Le silence se fit. Il se baissa, ramassa la couronne et la tendit à Thésée : « Je crois parler au nom de tous les citoyens d’Athènes en te disant : »Reprends cette couronne, Thésée, nous te choisissons librement comme roi. » Une formidable ovation suivit ses paroles. Thésée, ému, reprit la couronne. Il pensa que Connidas serait fier de lui. Il venait d’offrir la démocratie à Athènes. À suivre…

     


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  • Que fait Thésée quand il voit Héraclès ?
    Quel objet en or Héraclès pose-t-il sur la table ?
    A qui Héraclès doit-il apporter cet objet ?
    Pourquoi les Amazones ont-elles le sein gauche coupé ?
    Comment arrivent les Amazones pour accueillir Héraclès ?


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    Voici les questions:
    Qui demande à Thésée de monter sur le trône ?
    Qu’est-ce que Thésée apporte pour la première fois à tous les villages ?
    Qui est l’esclave que reconnaît Thésée ?
    Où se réunit l’assemblée des sages ?
    Qu’est-ce que Thésée déclare interdit ?


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  • Voici les questions:
    Qu’est ce qui manque sur le bateau ?
    Où grimpe chaque jour Égée ?
    Que pense Égée en voyant la voile noire du bateau ?
    Que fait alors Égée ?
    A quoi Nausithoos donne-t-il le nom d’Égée ?

    Où Thésée regagne enfin Athènes.

    Résumé de l'épisode précédent : Icare s’est trop approché du soleil et a perdu ses ailes. Sa chute dans la mer a été mortelle. Pendant ce temps, Thésée essaie de rentrer chez lui.

    Le vaisseau de Thésée avait quitté l’île de Délos depuis bien longtemps. Le vent ne soufflait plus que faiblement dans les voiles et le bateau avançait lentement. L’équipage s’était mis à ramer pour accélérer le retour. Mais les forces commençaient à leur manquer, la nourriture aussi. « J’ai faim ! », soupirait l’un. « J’ai encore plus faim que toi ! », ajoutait un autre. « Mon ventre est tellement vide, renchérissait un troisième, que je pourrais avaler une vache entière, avec ses cornes ! » Mais personne n’arrivait plus à rire. Thésée ne sortait pas d’une humeur triste et mélancolique. « Non seulement j’ai perdu Ariane par ma faute, se maudissait-il, mais en plus, je vais laisser mes compagnons mourir de faim. Était-ce bien la peine de les arracher au Minotaure ? » Un jour, on atteignit le fond des réserves. Il ne restait plus que des fèves dures. Thésée pensa que tout était fini. Il rassembla les fèves dans une grande marmite et attendit. On était le 8 octobre, la mer était calme. Soudain, un parfum boisé chatouilla ses narines, une odeur de feuilles mortes et de terre mouillée. « On approche d’un rivage ! », cria-t-il à ses compagnons. « Tenez bon ! », dit-il aux jeunes filles qui étaient presque évanouies, le ventre vide. « Nausithoos, déploie les voiles à fond, ça sent la terre de chez nous ! », hurla-t-il à son pilote. Cette terre dont Thésée avait reconnu l’odeur, c’était leur terre natale. Tout en haut de la ville, Égée, le vieux roi d’Athènes, guettait la mer. Chaque jour depuis le départ de son fils, il grimpait au sommet du temple d’Athéna et scrutait l’horizon dans l’espoir d’apercevoir la voile de son bateau. Parfois il devinait quelque chose. Un petit point bougeait à l’horizon. Mais ce n’était qu’un mirage créé par le scintillement de la mer et l’attente impatiente d’un père. Ce matin-là, Égée aperçut enfin un bateau au loin. Il plissa les yeux, mit sa main en visière pour se protéger des rayons brûlants du soleil et surtout pour mieux discerner la couleur de la voile qui rentrait au port. Était-elle blanche ou noire ? Son fils était-il vivant ou mort ? Le navire de Thésée le ramenait-il victorieux à Athènes ou rentrait-il vide ? La gorge nouée, Égée s’était mis à trembler. Il avait l’impression que la voile était sombre. Était-ce son imagination qui lui jouait des tours ? La voile se rapprochait lentement. Et avec elle, le malheur s’abattait sur les épaules du vieux roi. Oui, la voile était noire. C’était le signe convenu : Thésée, son fils chéri, était mort. Le roi fut pris d’un étourdissement. Il vacilla, s’approcha du vide. La mer écumait à ses pieds. La voile couleur de corbeau était maintenant bien visible. Impossible de se tromper, impossible d’échapper à cette nouvelle sinistre. Submergée par la douleur, Égée se jeta dans la mer. Peu de temps après, le navire entra au port. Une foule s’était rassemblée pour l’acclamer. Bientôt, les jeunes gens purent retrouver leurs proches. Et une procession triomphale s’organisa. Les mères des rescapés chantaient leur joie. Thésée pensa à remercier les dieux de leur avoir permis de rentrer vivants. Il offrit une branche d’olivier tressée de laine blanche et garnie de raisins en hommage au dieu Dionysos. Il espérait secrètement que Dionysos avait réussi à consoler à Ariane. Toute cette liesse populaire se tournait vers Thésée qui était fêté en héros. Lui seul avait réussi à vaincre la malédiction qui pesait sur Athènes. Cependant, une chose attristait Thésée : l’absence de son père. Comment expliquer que le roi ne soit pas venu à sa rencontre ? Pourquoi ne l’accueillait-il pas ? Thésée, amer, se disait qu’il ne devait pas compter beaucoup dans le coeur de son père. Ils avaient déjà mis pied à terre depuis plusieurs heures, quand la foule s’écarta brusquement pour laisser passer un étrange convoi. Un char arrivait, et dans ce char reposait le corps du roi Égée. On venait de le repêcher. Un silence écrasant s’abattit sur la fête. Thésée regardait sans comprendre le cadavre de son père. « Notre voile ! cria soudain l’une des jeunes filles rescapées du voyage. Notre voile ! Thésée, tu as oublié de faire hisser la voile blanche ! Ton père t’a cru mort ! » Un murmure parcourut la foule. Thésée, accablé, tomba à genoux dans le sable. « Responsable, je suis responsable de la mort de mon père... », murmura-t-il. La fête était finie. On rangea les instruments de musique, on éteignit les feux de joie. Chacun s’éloigna discrètement pour laisser Thésée face à son chagrin. Lorsque la nuit fut tombée, Thésée se releva. Il était seul sur la plage. Enfin, presque seul. Nausithoos était resté. Lorsqu’il vit le jeune homme sortir de son immobilité, il s’approcha. Il lui enveloppa les épaules de sa cape et dit : « La mer derrière nous, cette mer portera désormais et pour toujours le nom de ton père. Elle s’appellera la mer Égée. » Thésée releva la tête. D’un ton à peine audible, il balbutia : »J’avais oublié, tu comprends, j’avais oublié... » Nausithoos répondit : « je sais. Rien n’est plus dur que de tenir sa parole. Tu viens de l’apprendre de manière tragique par deux fois. Mais seul celui qui a la mémoire de ses promesses, seul celui qui considère sa parole comme un acte qui l’engage, mérite le nom d’homme. Tu as de grandes choses à accomplir, Thésée, tu les accompliras si tu n’oublies plus jamais cela.... » À suivre…

     


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    Voici les questions:
    Qu’est ce qui manque sur le bateau ?
    Où grimpe chaque jour Égée ?
    Que pense Égée en voyant la voile noire du bateau ?
    Que fait alors Égée ?
    A quoi Nausithoos donne-t-il le nom d’Égée ?


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  • Voici les questions:
    Où se retrouve Dédale en quelques battements d’ailes ?
    Qui est le dieu du vent ?
    Dans quel véhicule est le soleil ?
    Qu’arrive-t-il quand Icare s’approche du soleil ?
    Où tombe Icare ?

    Au cours duquel on assiste à la chute d’Icare.

    Résumé de l'épisode précédent : Dédale a fabriqué des ailes pour que son fils Icare et lui-même puissent s’échapper du labyrinthe en s’envolant. Mais Icare, trop sûr de lui, n’a pas écouté les conseils de son père…

    Rien d'aussi grisant n'était jamais arrivé à Dédale. Il lui avait suffi de battre des ailes, exactement comme il avait vu faire les oiseaux, pour s'envoler à son tour. Son corps semblait devenu aussi léger qu'une plume. Il s'engagea dans le puits, puis s'éleva doucement, harmonieusement. En quelques battements d'ailes, il se retrouva des dizaines de mètres au-dessus du sol. Il survolait le labyrinthe et ses tortueux couloirs issus de son imagination. Il survolait le palais de Minos, qu'il avait également conçu. Et plus il s'élevait, plus il s'éloignait de ses créations terrestres, plus il se sentait libéré d'un poids énorme. Non loin de lui, un cri retentit: «Je vole ! Papa, je vole ! » C'était Icare, qui s'était pareillement échappé. Toute sa vie, Dédale avait espéré sentir la caresse du vent sur sa joue et le souffle d'Éole, le dieu du Vent, dans ses cheveux. Des larmes de joie se mirent à couler sur sa barbe sans qu'il y prît garde. Il regarda les côtes rocheuses de la Crète sous ses pieds. Cette terre caillouteuse qui l'avait hébergé, il ne la regretterait pas. Il en avait aimé la sèche beauté, il avait apprécié les paysages sévères et les champs pelés. Mais c'était aussi pour lui une prison, depuis tant d'années. Des bergers, qui faisaient paître leurs troupeaux, levèrent la tête. Dédale devina leur stupeur et en fut secrètement ravi. «Papa, ils doivent nous prendre pour des dieux!», cria Icare. Quel présomptueux! Dédale n'eut pas le courage de lui rappeler qu'un homme ne doit jamais se comparer à un dieu. Maintenant, les deux hommes-oiseaux survolaient la mer. Des pêcheurs lâchèrent leur filet en les voyant passer. «Ne t'écarte pas trop!», recommanda Dédale à son fils. Mais celui-ci était déjà loin. Il fendait l'air en zigzaguant, ivre de vitesse. Dédale volait de manière bien plus régulière. Il frémissait parfois en constatant qu'Icare frôlait presque la surface de l'eau, mais se rassurait aussitôt en le voyant bifurquer vers le ciel. Une île apparut soudain. «Ce doit être Naxos», se dit Dédale en se fiant à sa connaissance des cartes de navigateurs. En la survolant, Dédale aperçut les préparatifs d'un mariage. Des femmes se dépêchaient de décorer des plats, d'autres finissaient d'apprêter la mariée. Dédale perdit un peu d'altitude, curieux de découvrir le visage de la jeune épousée. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il crut reconnaître Ariane, sous les voiles et les couronnes de fleurs ! Mais déjà, on l'avait repéré. Des laboureurs pointaient le doigt vers lui. Il valait mieux s'éloigner. Dédale reprit donc son vol. Ce petit intermède lui avait fait perdre de vue Icare qui continuait à filer. Celui-ci battait des ailes à tout rompre, heureux d'éprouver sa musculature. C'est ainsi qu'une idée folle lui traversa l'esprit. «Je suis assez puissant pour atteindre le soleil, se dit-il. Ce doit être magnifique.» Il prit donc de l'altitude et fila droit vers le soleil. Plus il s'en approchait, plus la chaleur se faisait sentir. Les oiseaux qui l'avaient accompagné dans ses virevoltes ne le suivaient plus. Personne, ni être humain, ni animal n'aurait osé aller jusque-là. Mais Icare se croyait plus fort que tout le monde. Il atteignit enfin le char du soleil conduit par le dieu Apollon. Le char étincelait. Icare ébloui s'approcha, s'approcha. Oubliant toute prudence, il s'imaginait déjà en train de grimper sur le char. «Après tout, je suis le premier homme volant, se dit-il, je suis digne de tenir les rênes de ce char.» Apollon fut-il agacé par cet accès de vanité? Ou bien la seule chaleur du soleil suffit-elle? Toujours est-il que la cire qui tenait les plumes d'Icare se mit à fondre. Quand le jeune homme s'en aperçut, il était trop tard ! Ses plumes se détachèrent et Icare perdit ses ailes. Il chuta du ciel jusqu'au fond de la mer. Dédale commençait à s'affoler de ne plus voir son fils, quand il aperçut au loin une tache de couleur qui tournoyait. Quelqu'un tombait du ciel. L'image se superposa à celle de la chute de son élève Talos. «Non!», hurla Dédale. Mais son cri se perdit dans le remous des vagues et le mugissement du vent. Dédale eut beau battre des ailes, lorsqu'il arriva sur le lieu où le corps était tombé, il ne trouva rien. Seules quelques plumes flottaient à la surface de l'eau. Dédale tournoya longtemps au-dessus de l'endroit où son fils s'était noyé, sans parvenir à s'en éloigner. Il venait dans la même journée de réaliser son rêve le plus cher et de perdre l'être qu'il aimait le plus. « Du sang, du sang, toujours du sang, pleurait-il. Minos a perdu sa fille, j'ai perdu mon fils. Le roi Egée, lui, va retrouver son fils Thésée...» Rien n'était moins sûr... À suivre…


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  • Voici les questions:
    Comment l’élève de Dédale est-il tombé ?
    Quels animaux Dédale aime-t-il observer ?
    Que collectionne-t-il ?
    Avec quoi Dédale fabrique-t-il des ailes ?
    Pourquoi Icare n’écoute-t-il pas les conseils de son père ?

    Où Dédale doit faire preuve d’astuce.

    Résumé de l'épisode précédent : Dédale a fabriqué des ailes pour que son fils Icare et lui-même puissent s’échapper du labyrinthe en s’envolant. Mais Icare, trop sûr de lui, n’a pas écouté les conseils de son père…

    Dans la pénombre du labyrinthe, Icare s'était endormi. Dédale avait fermé les yeux. Il voulait se protéger de la lumière aveuglante de ce jour maudit, où les cruels rayons du soleil brûlaient son cerveau. Il revit son bras, son geste irréfléchi. L'image du corps de Talos faisant un vol plané avant d'aller s'écraser au sol. L'image était comme gravée sur sa rétine. Il n'avait pu s'empêcher de trouver cet envol gracieux. Une fraction de seconde, Talos avait ressemblé à un oiseau. L'instant suivant, son corps gisait, disloqué, dans la poussière. C'était pour échapper à la condamnation pour ce meurtre que Dédale s'était enfui d'Athènes. Des années avaient passé. Le remords taraudait toujours Dédale. La nostalgie de cette terre natale qu'il n'avait jamais revue aussi. Souvent, il longeait le rivage et guettait l'horizon. Comme si la mer allait apporter un apaisement à ses tourments. Il avait pris l'habitude de guetter le vol des oiseaux. Il les regardait évoluer dans l'air, comme suspendus. Dédale rêvait de leur liberté infinie. Il s'imaginait volant en leur compagnie. Son corps léger, si léger, glissant dans l'air. Le seul moment où sa rêverie s'interrompait, c'était lorsqu'une mouette plongeait soudain vers la surface de l'eau. Là, Dédale frémissait, revivant la chute de Talos. Mais toujours la mouette se rétablissait, non sans avoir happé au passage un poisson d'argent frétillant. Et l'oiseau repartait à l'assaut du ciel. Alors, Dédale ramassait une plume trouvée sur le sable et la glissait dans son sac. Lorsque son fils Icare avait été assez grand, Dédale avait tenté de l'initier à l'observation du vol des oiseaux. Peine perdue: le jeune garçon riait devant la collection de plumes de son père, mais n'y portait aucun intérêt. Icare était adoré par son père. C'était un enfant capricieux qui était devenu un jeune homme arrogant et sûr de lui. Il arrivait à Dédale de penser que son fils avait hérité de sa vanité et de son orgueil. On le considérait comme le plus prétentieux des jeunes gens de la cour de Minos. Il avait toujours bénéficié de l'indulgence coupable de son père. Dédale écoutait la respiration tranquille d'Icare. Il sentait la confiance que son fils avait en lui. Il fallait qu'il invente une manière de les sortir de là. «Je sais au moins aller jusqu'au seul endroit où j'ai laissé une ouverture vers le ciel, là où habitait le Minotaure. Ce sera moins pénible que dans ce noir complet», se dit Dédale. À son réveil, Icare accepta de mauvaise grâce de suivre son père dans les sombres couloirs. Lorsqu'ils atteignirent le puits de lumière où le Minotaure avait vécu, Icare protesta: «Et ça nous avance à quoi d'être là?» Dédale ne répondit pas. En marchant, il avait eu une idée. Il sortit de son sac toutes les plumes qu'il avait emportées et les étala sur le sol devant lui. Il y en avait de toutes les tailles, des grandes, des petites... Dédale se mit à les trier fébrilement. Il rassembla d'abord une multitude de petites plumes et entreprit de les coudre ensemble avec du fil. Ce travail minutieux lui prit du temps, car il fallait bien serrer les plumes les unes contre les autres. «Tu crois que c'est le moment de jouer avec tes plumes?», marmonna Icare. «Je ne joue pas, répondit Dédale, je nous sauve la vie.» Le jeune homme haussa les épaules. Sans faire attention à la mauvaise humeur de son fils, Dédale continua son travail. Il rassemblait maintenant toutes les grandes plumes dont il disposait. Elles étaient de couleurs très différentes et leur assemblage était magnifique. L'architecte avait commencé à les coudre ensemble, lorsque soudain il manqua de fil. «Évidemment, gronda-t-il, j'ai donné ma grosse pelote à Ariane... » Il sortit alors de son sac des bougies qu'il se mit à faire fondre. Il obtint de la cire liquide avec laquelle il colla les plus grandes plumes ensemble. Icare, qui commençait enfin à comprendre, ne disait rien. Quand son père eut fini son œuvre, quatre ailes magnifiques étaient déployées sur le sol. «Il ne nous reste plus qu'à les fixer solidement sur nos dos, expliqua Dédale, et nous nous échapperons de ce labyrinthe maudit par le ciel ! » «Je serai le premier homme à voler, papa, le premier!» Icare s'exaltait. Plus de pleurs ni de bouderies, il était redevenu un adolescent vaniteux et sûr de lui. Il voulut aussitôt s'accrocher les ailes et, tout à son excitation, cessa désormais d'écouter les conseils de son père. Dédale lui expliquait pourtant la manière de battre des ailes pour se laisser porter par les courants d'air, et les consignes indispensables de sécurité: «Si tu t'approches trop de la mer, les petites plumes du bas se gorgeront d'eau et deviendront trop lourdes pour te permettre de voler. Si tu t'approches trop du soleil, la cire qui tient les grandes plumes va fondre, et tu les perdras en vol.» Tout en parlant, il aidait Icare à fixer solidement ses ailes. «C'est promis? Tu ne t'approches ni du soleil ni de la mer ! Compris ?» « Oui, oui, promis ! », répondit Icare qui n'avait rien écouté. À suivre…


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  • Voici les questions:

    Où se retrouve Dédale en quelques battements d’ailes ?
    Qui est le dieu du vent ?
    Dans quel véhicule est le soleil ?
    Qu’arrive-t-il quand Icare s’approche du soleil ?
    Où tombe Icare ?


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  • Voici les questions:
    Sur qui Minos veut-il des informations ?
    Que fait Minos de Dédale et Icare ?
    De quoi Dédale a-t-il été accusé ?
    A propos de quelle invention Dédale s’est-il disputé avec son élève ?
    Où sont Dédale et son élève à ce moment-là ?

    Où la colère de Minos se déchaîne.

    Résumé de l'épisode précédent : Ariane est désespérée de se voir abandonnée. Mais le dieu Dionysos la prend sous sa protection. De son côté, Thésée se livre à un rite en l’honneur d’Ariane et d’Aphrodite, déesse de l’amour.

    Sur l'île de Crète, le roi Minos bouillonnait de colère. Non seulement Thésée avait réussi à sortir vivant du labyrinthe, mais en plus il avait enlevé sa fille aînée et sabordé toute sa flotte! Vexé, humilié, il cherchait sur qui faire retomber sa colère. Il rassembla sa cour au grand complet. «Ces maudits Athéniens ont bénéficié de complicité à l'intérieur de mon palais. Je saurai démasquer les coupables! gronda-t-il. Quelqu'un a-t-il une information à me donner?» Un lourd silence lui répondit. Il insista: «Personne? Personne n'a rien vu de suspect sous mon toit?» C'est alors que la petite Phèdre s'approcha du trône de son père et lui susurra quelques mots à l'oreille. Aussitôt, Minos se leva et, désignant parmi la foule son architecte Dédale, il cria: «Gardes, saisissez-vous de ce traître ! » Dédale se tenait là, l'air absent, comme absorbé par une idée, une invention en cours de création. De ses poches et sacoches débordait un fatras d'objets saugrenus, et apparemment inutiles: bouts de ficelle, débris de vaisselle cassée, plumes d'oiseaux, bouchons, cailloux... En entendant le roi hurler son nom, Dédale sursauta et sortit de sa rêverie. Mais il n'eut pas le temps de protester; il était déjà ceinturé. « Non ! s'écria une voix. Lâchez-le ! Il n'a rien fait ! » Celui qui protestait ainsi se faufila jusqu'à la troupe de soldats. C'était Icare, le fils de Dédale, l'ancien compagnon de jeux d'Ariane. En voyant surgir le jeune homme, Dédale fut épouvanté. Il connaissait la cruauté de Minos. Il fit signe à son fils de s'enfuir au plus vite. Trop tard. «Ah! tu veux rejoindre ton père? Très bien, fils de traître! aboya Minos. Gardes, jetez-les tous les deux dans le labyrinthe et verrouillez les portes. Dédale, ta construction sera ton tombeau!» Un rire mauvais secoua le roi. La foule murmura, mais ne réagit pas. Dédale n'essaya même pas de se défendre. Lorsque les gardes l'emmenèrent, son regard croisa le regard de haine de la petite Phèdre. «C'est de ta faute si Ariane est partie!», cria l'enfant. Depuis la disparition de sa sœur, elle était inconsolable. Elle avait vu Ariane sortir de la chambre de Dédale. Elle l'avait dénoncé pour se venger. Quelques minutes plus tard, les portes du labyrinthe se refermaient sur Dédale et Icare. On vit Phèdre pleurer devant les portes du labyrinthe. Sans doute pleurait-elle son innocence perdue. Et son enfance envolée à jamais. À l'intérieur du labyrinthe, Dédale resta un long moment prostré, il se maudissait depuis longtemps d'avoir construit ce piège. Mais il n'avait jamais imaginé en devenir la victime. Sa vie était déjà bien longue, il avait sculpté beaucoup d’œuvres, dessiné de nombreux temples et palais autour de la Méditerranée. La tentation était grande de renoncer à vivre. Cependant, Icare l'accompagnait. Une vague de tendresse submergea le vieil architecte en regardant le jeune homme, qui pleurait comme un bébé. Oui, Icare, toujours le premier à fanfaronner, le plus vantard de toute la cour, était aujourd'hui faible comme un nouveau-né. «Le temps a passé vite», songea Dédale. L'architecte se laissa doucement envahir par ses souvenirs. Il se revit débarquant en Crète, il y avait de cela bien longtemps, pour se réfugier auprès du roi Minos. Sa ville natale, Athènes, l'avait condamné pour le meurtre de son élève Talos. Dédale essaya de chasser cette pensée, en vain: elle revenait le tourmenter. Était-ce lui qui avait poussé son élève dans le vide? Ou bien Talos était-il tombé tout seul? Ce jour-là, ils étaient tous deux juchés sur le toit du temple d'Athéna. Le jeune Talos travaillait en silence, visage fermé. «Pourquoi fais-tu la tête?» avait questionné Dédale. Seul le regard buté de Talos lui avait répondu. Agacé, Dédale avait insisté: «Mais parleras-tu enfin?» Le jeune homme avait alors posé l'outil avec lequel il était en train de prendre des mesures et avait craché entre ses dents: «Maître, j'ai appris que vous racontiez partout avoir inventé cet outil merveilleux qui s'appelle une scie. On dit que vous en auriez eu l'idée en regardant une mâchoire de serpent. Est-ce vrai?» Dédale s'était troublé et avait bredouillé: «Oui, j'ai inventé la première scie. Et alors?» Talos s'était redressé d'un bond. La colère flamboyait dans ses yeux verts. «Comment osez-vous? C'est indigne d'un créateur comme vous! Qui a inventé la scie? Est-ce vous ou moi?» Plus le ton de son élève montait, plus l'énervement avait gagné Dédale. Talos avait poursuivi: «Quel besoin avez-vous de vous attribuer ma découverte? Avez-vous donc tellement peur qu'on vous oublie? Avez-vous à ce point besoin d'entrer dans l'Histoire? Vous êtes un imposteur!» Les deux hommes étaient seuls sur le toit du temple. Le soleil dardait ses rayons de feu, enflammant la querelle. Dédale se savait en tort. La jalousie le rongeait vis-à-vis de son élève. Celui-ci l'avait déjà dépassé. La réputation de Talos ne tarderait pas à effacer la sienne. Il s'approcha de Talos. Qu'allait-il faire? À suivre…


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    Voici les questions:
    Comment l’élève de Dédale est-il tombé ?
    Quels animaux Dédale aime-t-il observer ?
    Que collectionne-t-il ?
    Avec quoi Dédale fabrique-t-il des ailes ?
    Pourquoi Icare n’écoute-t-il pas les conseils de son père ?


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  • Voici les questions:
    A qui Dionysos va-t-il demander de l’aide ?
    Que fera ensuite Dionysos ?
    Que décident de faire Thésée et ses compagnons ?
    Qui est au courant du rêve de Thésée ?
    Que doit craindre Thésée ?

    Où Thésée fait le deuil d’Ariane.

    Résumé de l'épisode précédent : Parce qu’Ariane était très malade, Thésée l’a fait débarquer sur l’île de Naxos. Mais la tempête a repris et le bateau a été emporté au loin, laissant Ariane seule, abandonnée sur l’île.

    Le soleil brûlait à cette heure avancée de la journée. Mais Ariane n'en ressentait pas la brûlure. Elle restait étendue sur le sable, incapable de se relever. Ce qu'elle n'avait pas remarqué, c'est que des femmes l'observaient à la dérobée. C'étaient des habitantes de Naxos. Elles étaient cachées derrière les arbres de la forêt qui bordait la plage et n'osaient pas s'approcher. Elles étaient émues devant un tel désespoir. L'une d'entre elles se mit à implorer le dieu protecteur de leur île : « Dionysos, toi qui nous apportes prospérité, richesse et bonheur, Dionysos, bienfaiteur de Naxos, accueille cette femme. Ôte-lui cet amour qui la ravage et prends-la sous ta divine protection. » Un peu plus loin, le dieu Dionysos observait Ariane, lui aussi. Il était infiniment touché par son chagrin. Le dieu cornu détestait que les humains soient malheureux. Il n'aimait que la fête, la danse, les plaisirs, bien manger et bien boire. Ceux à qui il accordait sa protection étaient à l'abri des peines et des souffrances. Dionysos ne comprenait pas les douleurs humaines. Il apparut aux femmes de l'île qui avaient imploré son aide et leur dit: «Consolez-la tant que vous pourrez. Je vais demander à ma soeur Aphrodite, la déesse de l'Amour, de vous aider. Lorsque cet amour sera sorti de son coeur, lorsqu'elle sera guérie de Thésée, alors j'en ferai ma femme.» Rassurées par les paroles de leur dieu protecteur, les habitantes de Naxos entourèrent Ariane. Elles la relevèrent et la portèrent presque inanimée à l'abri dans l'une de leurs maisons. Elles ignoraient le temps qui serait nécessaire pour soigner Ariane, mais elles étaient tranquillisées: Ariane, en devenant l'épouse de Dionysos, ne pourrait qu'être heureuse. Le dieu avait-il lui-même orchestré tout cela? Mystère... Même des années plus tard, lorsque Ariane aurait avec Dionysos plusieurs beaux enfants, elle ignorerait le rôle joué par son mari dans son abandon sur l'île de Naxos. Pendant ce temps, le bateau de Thésée avait été poussé par la tempête jusqu'à l'île de Délos. Thésée était accablé. Comment avait-il pu laisser Ariane sur cette plage? Comment avait-il pu se montrer aussi ingrat? Pourquoi avait-il couru vers son bateau sans emmener la jeune femme? Avait-il été influencé par le rêve et les menaces de Dionysos? Ou avait-il manqué d'amour pour Ariane? Le mal était fait, irréparable. Ce soir-là, Thésée et ses compagnons décidèrent de rendre hommage à celle qui les avait sauvés. Des torches furent allumées. Un repas fut servi au cours duquel le vin coula à flots. Thésée avait disposé au centre d'un cercle de feu la petite statuette d'Aphrodite sculptée par Dédale, le cadeau d'Ariane. La lueur des flammes se projetait sur la silhouette de la déesse; on l'aurait dit en feu. L'image d'Ariane se superposa à celle de la déesse. Thésée se leva et, saisissant une torche, il se mit à tourner autour de la statue. Son corps exécutait une sorte de danse, malgré lui. Les mouvements s'enchaînaient, d'abord lents, puis de plus en plus saccadés. Thésée traçait des cercles et des formes sinueuses. «On dirait qu'il dessine le labyrinthe», murmura l'une de ses compagnes de voyage. La jeune fille était hypnotisée par les gestes de Thésée. Elle se leva à son tour et entra dans la danse. Elle fut suivie par les douze autres jeunes Athéniens qu'Ariane avait sauvés. Les habitants de Délos les observaient, subjugués. Il émanait de leur danse une joie et une douleur mêlées. Elle racontait la peur de la mort, la détresse d'avoir perdu son chemin, la victoire sur le Mal, la délivrance enfin, et puis la déchirante séparation. Longtemps, les jeunes gens se croisèrent, se frôlèrent, leurs corps dessinant des arabesques compliquées. Tous tournaient autour de la statue d'Aphrodite. Une sorte d'ivresse les habitait. Ils murmuraient indifféremment le nom de la déesse Aphrodite ou celui d'Ariane. Thésée ruisselait de sueur. Il revivait le combat avec le Minotaure, il revivait sa marche tâtonnante accroché au fil d'Ariane. La gorge nouée, il revoyait Ariane, seule, abandonnée sur son île. Ses compagnons ignoraient le rêve que lui avait envoyé Dionysos, le chantage que le dieu lui avait fait: leur survie contre Ariane. Seul Nausithoos avait été mis dans la confidence. Fidèle à son habitude, le vieux marin avait écouté. Il s'était contenté de dire : « Thésée, tu vas devoir apprendre à vivre avec cela, désormais. Tu dois faire le deuil d'Ariane. Et craindre la vengeance des dieux... » La danse du labyrinthe, envoûtante, semblait ne jamais devoir prendre fin. Resté à l'extérieur du cercle de feu, Nausithoos observait Thésée en train d'exorciser son malheur. Cette cérémonie suffirait-elle à calmer la colère des dieux? À suivre…


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  • Voici les questions:
    Sur qui Minos veut-il des informations ?
    Que fait Minos de Dédale et Icare ?
    De quoi Dédale a-t-il été accusé ?
    A propos de quelle invention Dédale s’est-il disputé avec son élève ?
    Où sont Dédale et son élève à ce moment-là ?


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  • Voici les questions:

    A qui Dionysos va-t-il demander de l’aide ?
    Que fera ensuite Dionysos ?
    Que décident de faire Thésée et ses compagnons ?
    Qui est au courant du rêve de Thésée ?
    Que doit craindre Thésée ?


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  • Voici les questions:
    Où Ariane s’endort-elle ?
    Qui rend visite à Thésée quand il dort ?
    Pourquoi Thésée court-il sur son bateau ?
    Au réveil, pourquoi Ariane crie-t-elle ?
    Que demande-t-elle à Zeus ?

    Où Ariane est au désespoir.

    Résumé de l'épisode précédent : Thésée et les siens ont réussi à s’enfuir de Crête. Ariane s’est enfuie avec eux, quittant son île à tout jamais. Mais une tempête éclate et Ariane tombe malade.

    Au bout de longues heures, la tempête se calma un peu. C'est alors que des côtes apparurent. «Ce sont celles de l'île de Naxos», annonça Nausithoos. Thésée ordonna qu'on mit le cap sur ce rivage: il fallait de toute urgence mettre Ariane à l'abri. La mer était encore bien agitée, Nausithoos n'avait pas envie de s'approcher de l'île ; il redoutait que la tempête reprenne et que le navire vienne se fracasser sur les rochers. Mais Ariane semblait prête à rendre son dernier souffle. Le marin obéit aux ordres de Thésée et le navire accosta en catastrophe. Bien vite, Ariane fut débarquée. Thésée coucha la jeune fille sur le sable, il l'enveloppa dans sa cape, déposa un baiser sur ses cheveux et murmura: «Ne vous inquiétez plus, belle Ariane, vous allez passer une meilleure nuit, et demain, vous vous sentirez mieux.» Rassurée de retrouver un sol stable, Ariane poussa un léger soupir, posa la tête sur l'épaule de Thésée et s'endormit sur la plage. Thésée s'endormit à son tour. Que se passa-t-il exactement cette nuit-là? Pendant son sommeil, Thésée eut une étrange visite, celle d'un être cornu et barbu. Thésée savait bien qu'il dormait, pourtant il voyait le visiteur comme si sa présence était réelle. «Je suis Dionysos, le dieu du Plaisir, du Vin et de l'Ivresse, dit-il. J'ai vu ta compagne Ariane; sa beauté me touche, je la veux pour femme. Donne-la-moi, sinon...» Le dieu ne finit pas sa phrase. «Sinon, quoi?», demanda Thésée, impressionné. «Sinon, tes compagnons et toi ne regagnerez jamais Athènes vivants!» tonna Dionysos. Ces menaces réveillèrent Thésée. Il se dégagea doucement des bras d'Ariane et se leva, le coeur battant. Il devinait la silhouette de son navire, là, tout près. De gros nuages masquaient la lune, c'était une nuit noire et froide. Thésée frissonna, troublé par le rêve qu'il venait de faire. Soudain, le vent sembla reprendre de la vigueur. Les voiles sombres se mirent à claquer avec une force presque surnaturelle. Le bateau eut l'air de se cabrer. Thésée crut voir la silhouette de Nausithoos surgissant sur le pont. Cette fois, il était tout à fait réveillé. «Vite! cria-t-il. Il faut consolider notre ancrage, sinon le bateau risque d'être emporté loin du rivage!» Il se mit à courir en direction du bateau. Il bondit sur le pont et joignit ses forces à celles de Nausithoos pour tenter de retenir le bateau à son port d'attache. Mais les vents qui fouettaient les voiles étaient si violents qu'aucune force humaine ne pouvait lutter contre eux. En quelques minutes, les amarres auxquelles le bateau était attaché se rompirent. Les voiles noires se gonflèrent, entraînant inexorablement le vaisseau vers le large. Thésée jeta un regard désespéré sur la plage. «Ariane! hurla-t-il. Ariane!» Mais le vent emporta ses paroles loin de l'île où la jeune fille dormait. Qu'allait-il se passer lorsqu'elle se réveillerait? Ariane était si éprouvée par la traversée que la tempête ne la réveilla pas. Mais cette nuit-là, son sommeil fut peuplé de cauchemars. Elle errait dans les couloirs du labyrinthe, se heurtant aux parois, cherchant désespérément à s'en échapper. Course éperdue, cavalcade haletante d'un animal pris au piège. À l'aube, elle rêva de sa propre mort. C'est ce qui l'éveilla soudain. La cape qui l'enveloppait était gorgée de pluie ; elle pesait sur ses épaules comme un linceul. La jeune fille, oppressée, tenta de s'en défaire, dégagea ses bras, puis parvint à se lever. Elle chercha des yeux Thésée, puis le navire, et ne trouva ni l'un ni l'autre. Le soleil se levait sur une mer apaisée, vierge de tout bateau. Ariane poussa un cri déchirant. Seule, elle était seule! Était-ce possible? Scrutant les vagues, elle crut apercevoir, sur la ligne d'horizon, les voiles noires s'éloigner. La jeune fille tomba à genoux dans le sable. «Ô monstre sans parole! Ô traître entre les traîtres! Comment as-tu pu m'abandonner ainsi sur ce rivage désertique? pleurait Ariane. Thésée, que ton nom soit maudit ! Je t'ai sauvé la vie et tu m'apportes la mort! Zeus, dieu des Dieux, venge-moi ! Que ta colère retombe sur la tête de Thésée ! » Le corps secoué de sanglots, Ariane s'affaissa, le visage enfoui dans le sable. Elle regrettait d'avoir trahi les siens pour suivre cet homme qu'elle aimait. Mais elle le regrettait, lui, plus que tout encore, tant sa blessure d'amour était forte. Sa voix, son visage, ses mains, tout lui manquait déjà. Tout criait son absence. Ariane gardait le visage dans le sable, incapable de calmer sa douleur. Comment pourrait-elle survivre à cet abandon ? À suivre…


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  • Voici les questions:

    Où Ariane s’endort-elle ?
    Qui rend visite à Thésée quand il dort ?
    Pourquoi Thésée court-il sur son bateau ?
    Au réveil, pourquoi Ariane crie-t-elle ?
    Que demande-t-elle à Zeus ?


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